Cette
page contient une sélection de dix-huit haïku d'hiver traduits du
japonais. Du fait qu'ils sont des traductions, la plupart ne
respectent pas la métrique 5-7-5.
Quand je me retournai
l'homme qui me croisait
s'était perdu dans le brouillard
Masaoka
Shiki
(trad. Roger Munier)
"
Les latrines sont ici ! "
hennit un cheval
Nuit froide
Kobayashi
Issa
(Maurice Coyaud)
Désolation
hivernale –
à la traversée d'un hameau
un chien aboie
Masaoka
Shiki
(Munier)
Chat
perdu
Chiant
Dans le jardin. C'est l'hiver
Masaoka
Shiki
(Coyaud)
Il
n'y a plus ni ciel ni terre
rien que la neige
qui tombe sans fin
Hashin
(Munier)
Faisant
de la quiétude
mon seul compagnon –
solitude hivernale
Teïga
(Munier)
Pluie d'hiver
Une souris passe
sur le koto
Yosa Buson
(Coyaud)
De la dent
qui me reste
je mords le pinceau gelé
la nuit
Yosa Buson
(Coyaud)
Tandis qu'on
distribue
les veilleuses dans les chambres
le cri du cerf !
Kyoshi
(Munier)
Dans le clair
de lune glacé
de petites pierres
crissent sous les pas
Yosa Buson
(Munier)
Le
Bouddha de la lande –
du bout de son nez
pend un glaçon
Kobayashi
Issa
(Munier)
Qu'il est
beau
le corbeau d'ordinaire haïssable
ce matin de neige !
Matsuo Bashô (Munier)
N'étaient
leurs cris
On ne les verrait pas, les hérons blancs
Matin de neige
Chiyo-ni
(Coyaud)
Le mince trou
fait en pissant
dans la neige devant la porte
Kobayashi
Issa
(Munier)
Quel est le
con qui est allé
Pisser
Sur cette neige fraîche
Kikaku
(Coyaud)
Un étang
au cœur de la forêt
la glace est épaisse
Masaoka
Shiki
(Munier)
Bourrasque
hivernale
Une baleine souffle
Au large de Hirado
Natsume
Sôseki
(Coyaud)
La tempête
d'hiver
Envoie les graviers faire sonner
la cloche
Yosa Buson (Coyaud)
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